La genèse du blog « JeNiqueSurMeetic » (JNSM)

Pourquoi avoir voulu raconter tout ça ?

L’expérience que j’ai vécue durant un an sur ce site de rencontres a été intense et parfois déstabilisante. Elle m’a confronté en accéléré à tout le registre des rapports humains et psychologiques qu’on peut avoir avec les femmes dans un contexte de séduction. Les tactiques d’approche, la fragilité des relations naissantes, les malentendus et quiproquos, les fins en queue de poisson… mais surtout – dieu merci – les moments de jubilation sensuelle, l’extrême variété des partenaires, les crises de fou rire nus à 2 heures du matin après l’amour, les instants magiques où on se sent totalement connecté à l’autre – et peu importe si c’est à la fois la première, et peut-être la dernière fois…

C’était inédit, un tel concentré d’émotions amoureuses et sensuelles dans un si court laps de temps. Tellement puissant que j’ai très vite eu envie – et besoin – d’en parler à des amis. Ne serait-ce que pour exprimer ma propre surprise devant cette profusion de possibilités érotiques, facilement accessibles en quelques chats et coups de fil .

Lorsque je leur racontais certaines des histoires les plus incroyables ou les plus croustillantes, mes amis ouvraient des yeux comme des soucoupes et se bidonnaient à certains détails cocasses ou torrides. Et, généralement, ils concluaient leurs éclats de rire par « Mais tu devrais en faire un LIVRE, c’est trop drôle ! »

J’ai toujours aimé écrire, avant même que cela devienne mon job (dans la pub, en tant que concepteur-rédacteur). Dans les années 80, je fantasmais sur des univers urbains/industriels/portuaires où se déroulaient dans un décor d’acier rouillé des histoires d’amour fiévreuses et impossibles… J’avais plongé avec délice dans toute la mouvance növö et ses codes : fascination pour les paysages industriels et la technologie, naissance de la techno-pop qui parvient à faire swinguer les machines (New Order, Devo, Ultravox, Depeche Mode et bien sûr Kraftwerk, les maîtres), lecture de Crash de JG Ballard, un uppercut dans mon cerveau reptilien.

Mon boulot dans la pub m’a peut-être ensuite un peu stérilisé, pompé ma spontanéité. Mais j’ai continué à m’exprimer sur des sites web perso, qui avaient l’avantage d’être des médias interactifs où je pouvais échanger avec mes « lecteurs ». Le premier fut ZAW en février 1996. C’était une compilation de bannières de pub Internet, un phénomène naissant à l’époque. Le site avait rencontré un certain succès, et avait eu quelques articles et parutions. C’est à cette époque que j’ai découvert le plaisir immense de gérer son propre petit média, de façon totalement autonome et avec la gratification tangible d’avoir un public fidèle, qu’on n’a pas envie de décevoir, et avec qui on développe des relations d’amitié virtuelle. Je passais des HEURES à m’occuper de ce site, le mettant à jour très souvent, répondant aux mails. Je me sentais investi d’une mission vis-à-vis de mes lecteurs, je communiquais avec des mecs à New York, Montréal, Londres ou Sydney, qui avaient apprécié mon site et ma démarche… C’était une sensation géniale.

Alors lorsque le besoin de raconter cette folle année sur un site de rencontres s’est fait ressentir, j’ai tout naturellement songé à en faire d’abord un « blog », un site web perso.

(Visited 15 times, 1 visits today)
Article suivantJanvier 2005: mon blog “JeNiqueSurMeetic” est en ligne.